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4èmes de couverture et avis personnels de mes meilleurs lectures.

Je me souviens - Georges Perec

Ces « je me souviens » ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d'un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d'être mémorisées, elle ne méritaient pas de faire partie de l'Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d'Etat, des alpinistes et des monstres sacrés. Il arrive pourtant qu'elles reviennent, quelques années plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu'on les a cherchées, un soir, entre amis ; c'était une chose qu'on avait apprise à l'école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de la porter, un geste, ou quelque chose d'encore plus mince, d'inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie. G. P.

 

Il est tout simplement impossible de présenter un résumé de ce livre et le résumé fait par l'auteur (ci-dessus) se suffit à lui-même alors je vais tout de suite vous parler de cette lecture étonnante.

Cela faisait des années que je m'étais juré de lire ce bouquin. C'est maintenant chose faite. Je vais donc essayer de vous en parler mais avant cela, quelques mots sur le travail général de l'auteur.

 

Georges Perec est donc un auteur du 20ème siècle. Il fut membre de l'Oulipo (l'Ouvroir de Littérature Potentielle). Pour le dire plus clairement, les auteurs de ce mouvement se donnaient des contraintes pour écrire. Ces exercices étant donc plus des jeux au départ ont donc donné une véritable tranche de littérature.

Perec écrivit plusieurs titres dans ce style dont La disparition (roman où il n'emploie jamais la lettre "e"). Ce livre-ci fait d'ailleurs partie de mes projets de lecture.

 

Ici, l'auteur nous présente donc des souvenirs. Des souvenirs personnels qui souvent, sinon toujours, ont rapport à la mémoire collective : des artistes, des événements, des jeux d'enfants, des publicités... Tout y passe.

En 480 fragments, l'auteur nous invite donc à voyager dans la mémoire collective d'une époque mais aussi de tous temps. Car quoi de plus récurant que les jeux d'enfants, les comptines ?

Et puis, ce que nous offre l'auteur, c'est aussi toute la mémoire d'une époque. Certains fragments n'ont pas éveillé chez moi des souvenirs mais m'ont plutôt fait découvrir une époque où je n'étais pas née.

 

Je dois dire que j'ai beaucoup aimé le concept de ce livre et le style de l'auteur est tout simplement indéfinissable (ou trop long à définir justement).  Mais, pour en parler tout de même un peu, je dirais que le style de l'auteur est proche du langage oral tout en étant extrèmement profond et littéraire.

Perec sait nous entrainer dans son propre univers et ce petit livre très vite lu nous transporte. En ressortant de ces pages, j'ai le sentiment de connaitre un peu mieux l'auteur mais aussi, et surtout, d'avoir pu lire un texte que l'auteur se sera beaucoup amusé à écrire.

 

Ce livre est étonnant, je ne dirai pas le contraire. Mais cependant, il s'agit là d'un bijou de la littérature. Un bijou malheureusement trop peu connu. Si vous-mêmes faites partie de ceux qui ne le connaissent pas, je vous conseille vivement sa lecture et pour les autres, je serais tentée de conseiller une relecture.

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