4èmes de couverture et avis personnels de mes meilleurs lectures.
« Je m'appelle Mayal Vidal : de sexe féminin, célibataire, j'ai dix-neuf ans, pas d'amoureux faute d'occasions et non par excès d'exigence, un passeport américain ; née à Berkeley, en Californie, je suis momentanément réfugiée dans une île au sud du monde. On m'a donné le prénom de Maya parce que ma Nini a une prédilection pour l'Inde et que mes parents n'ont pas trouvé autre chose, bien qu'ils aient eu neuf mois pour y réfléchir. En hindi, maya signifie "sortilège, illusion, rêve". Rien à voir avec mon cartactère. Attila m'irait mieux, parce que là où je pose le pied, l'herbe ne pousse plus. »
Maya est une jeune fille au lourd passé. Ne connaissant pas sa mère et peu proche de son père, elle a été élevée par ses grands-parents : Nini, une femme haute en couleurs et son Popo, son grand-père, que Maya adore. Mais un jour, son Popo meurt. La douleur de Maya est telle que commence pour elle une longue descente en Enfer...
Je remercie tout d'abord Livraddict et les éditions Grasset pour cette superbe découverte.
Au début du roman, nous découvrons donc Maya que l'on devine brisée, avec un lourd passé. Ce passé sera dévoilé au lecteur au fil du roman grâce à des retours en arrière. Présent et passé se cotoient donc dans un cahier offert à Maya par Nini pour qu'elle puisse raconter son histoire, ses douleurs, ses joies, ses peines.
Tout est à la suite et parfois, je dois admettre que j'ai dû réfléchir pour savoir si nous étions dans le présent ou dans le passé. Mais, en toutes circonstances, on sent là le besoin pour la jeune fille de raconter son histoire dans le seul but de se construire, de trouver sa voie, d'aller vers son avenir.
Mais pour trouver cette voie, Maya n'hésitera pas à plonger profond, très profond. La jeune fille est le parfait exemple de l'idée qu'il faut toucher le fond pour pouvoir donner une impulsion et remonter.
Je peux le dire, Maya m'a parfois déçue, dégoutée, agacée. Pourtant, Maya est aussi très touchante et on a envie de lui pardonner ses eccarts car on sent ses souffrances et ses regrets.
Ce roman était le premier que je lisais de l'auteure. Non pas parce que je n'en avais pas envie mais plutôt parce que l'occasion ne s'était jamais présentée. Allez savoir pourquoi, j'imaginais un style allambiqué pour des histoires ne tenant pas la route. Alors que, au contraire, le style de l'auteur est magnifique tout en restant sobre et l'histoire se tient très bien.
Ce que j'ai surtout apprécié avec ce roman, c'est la part de psychologie qu'il transmet. Non pas une notion complexe mais simplement l'idée qu'une jeune fille, une personne, "parfaite" peut sombrer du jour au lendemain lorsqu'un choc est très dur à encaisser, une réalité trop difficile à admettre.
Ici, c'est la mort du Popo de Maya qui déclanche la déchéance de la jeune fille qui ne peut plus vivre "normalement" sans cet homme qu'elle chérit tant.
Je ne saurais trop vous conseiller de découvrir cette "petite" pépite qui, en plus de nous offrir mille émotions, nous fait voyage en Amérique, du sud au nord et inversement, nous fait découvrir des pays et des "mondes" terrifiants que nous connaissons finalement fort peu.